Les anticyclones se déplacent avec une certaine lenteur, et constituent en quelque sorte des obstacles dans la circulation plus rapide des dépressions. Ces dernières ont donc une vie plus mouvementée, cependant, elles n’ont pas toute la même mobilité. Les petites dépressions se déplacent en général plus rapidement que les grosses. Il arrive parfois qu’une grosse dépression (de mille ou deux mille kilomètres de diamètre) s’immobilise pendant quelques jours, notamment en hiver au niveau de l’Islande ou des Iles Britanniques. De plus petites peuvent alors la contourner à la manière d’un satellite. Ces dépressions dites secondaires sont à l’origine de la plupart des tempêtes, car elles créent des tensions dans des zones où le vent était déjà naturellement assez fort. Quant aux tornades, elles sont provoquées par des dépressions invisibles sur les cartes météorologiques, car leur taille est trop réduite.
La plupart des dépressions susceptibles de nous intéresser circulent d’ouest en est, de l’Atlantique vers l’Europe, selon un trajet variable mais situé au nord de l’anticyclone des Açores. Ce fameux anticyclone, souvent cité par les médias, n’est cependant pas un élément fixe et inerte. En été, il s’étend ou se déplace fréquemment en direction de l’Espagne (en liaison avec le décalage vers le nord de la zone de réchauffement solaire maximal), et oblige ainsi les dépressions à circuler plus au nord, ce qui constitue une situation propice à la sécheresse dans nos régions méridionales.
En s’allongeant selon un axe nord-sud, un anticyclone — pas forcément celui des Açores — peut aussi couper la route des dépressions. Celles-ci sont alors forcées de contourner l’obstacle, jusqu’à ce que l’anticyclone en question s’affaiblisse, et qu’une dépression plus virulente parvienne à le bousculer. Cette situation dite de blocage est assez fréquente en hiver, lorsqu’un anticyclone est associé à de l’air froid continental.
Les cartes météorologiques ne se transforment pas uniquement par le déplacement ou la déformation des anticyclones et des dépressions. Tous ces éléments ont une durée de vie limitée, quelques jours pour une dépression, deux ou trois semaines pour un anticyclone vigoureux. Durant la période de croissance, on dit qu’une dépression se creuse, et qu’un anticyclone gonfle, ou se renforce. Durant la période de décroissance, on dit qu’une dépression se comble, et qu’un anticyclone s’affaisse.
Même l’anticyclone des Açores, dont on parle si souvent, n’est pas immortel. Il disparaît parfois totalement, et renaît quelque temps après. En réalité, ce n’est plus le même anticyclone.