Les périodes de mistral ont-elles une durée prévisible ?

Certains dictons prétendent que les périodes de Mistral durent trois, six, ou neuf jours. Les statistiques sont pourtant formelles. Il peut aussi bien souffler pendant un nombre de jours non divisible par trois, parfois un seul, mais il est vrai, très exceptionnellement plus de neuf.
Le Mistral peut souffler en toute saison, mais on le craint davantage en hiver et au printemps à cause de la sensation de froid glacial que procurent ses rafales. Il présente souvent un maximum de violence en cours ou en fin d’après-midi.
De plein nord dans la vallée du Rhône, de Valence jusqu’à la Camargue, sa direction évolue vers le nord-ouest en région marseillaise, et il devient un vent d’ouest sur la côte varoise et au large de la Corse occidentale. Le Mistral est lié à la présence d’une dépression plus ou moins marquée sur le golfe de Gênes ou aux alentours, et la position de cette dépression détermine la zone d’influence du Mistral, qui est plus ou moins étendue, parfois limitée à la seule vallée du Rhône.

Lorsque la dépression se situe au nord du golfe de Gênes, en direction de la plaine du Pô, le Mistral peut se prolonger jusqu’à la côte d’Azur, où il devient alors, un vent de sud-ouest. Mais à partir de Saint-Raphaël, il ne possède plus les mêmes caractéristiques, et parler de Mistral en région niçoise est un abus de langage. Quant aux vents forts de sud-est, venant de la mer, et provoquant parfois des dégâts dans les ports, ils n’ont bien entendu aucun rapport avec le Mistral.

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Celui-ci s’établit presque toujours après le passage d’un front froid, en liaison avec l’invasion d’air froid associée à la traîne. Le ciel changeant accompagné d’averses qui s’installe alors théoriquement à cette occasion est remplacé en basse vallée du Rhône et Provence occidentale par un ciel souvent entièrement dégagé, ou peuplé de seulement quelques petits nuages clairsemés (cumulus de taille réduite ou altocumulus lenticulaires).


On dit souvent que le Mistral chasse les nuages, mais ce n’est qu’une image. En réalité, c’est la sécheresse de l’atmosphère qui provoque la résorption des nuages. La partie de l’air froid qui ne s’engouffre pas dans le couloir du Rhône passé au-dessus des Alpes et du Massif Central. En débouchant sur les régions méditerranéennes, cet air subit un effet de fœhn qui le rend très sec. Et c’est ainsi que le Mistral, contrairement aux vents forts qui soufflent sur la façade atlantique, est généralement associé à un ciel clair et lumineux. L’effet de fœhn devrait aussi en théorie amener un réchauffement. Mais comme il coïncide avec une invasion d’air à l’origine beaucoup plus froid, les influences se contrarient, et la hausse des températures du côté de la Canebière est très discutable. La présence de vents violents procure de toute manière une sensation de refroidissement, qui n’est pas prise en compte par les thermomètres.

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